Cette étude examine le rapport de force entre les sexes dans des décisions en matière d'activité sexuelle, de planification et d'utilisation de produits contraceptifs. Comme c'est le cas dans de nombreux pays, les principales décisions en la matière sont principalement prises par les hommes.
La population étudiée dans ce travail est celle de la grande communauté migrante des tisserands d'Addis-Abeba. 317 ménages de couples mariés ont été sélectionnés afin d'être interrogés sur la responsabilité des décisions en matière de contraception et de l’emploi des mesures de protection de la santé de la mère (dominance de l'homme, dominance de la femme, ou responsabilité partagée). L'étude a identifié également les facteurs déterminants qui influencent les décisions. À côté de la statistique descriptive, l'étude a également recouru à une analyse statistique via un modèle de régression logistique multinomiale. Nous apprenons par exemple que la décision en matière contraceptive et d'utilisation de mesures de protection de la santé de la mère est dans 45 % des cas du ressort de l'homme, dans 22 % du ressort de la femme, et dans 33 % du ressort du couple décidant conjointement. L'analyse de régression montre notamment que les femmes plus jeunes ont moins de chance de pouvoir participer aux décisions sur la contraception. Il en va de même des femmes ayant de nombreux enfants, des femmes peu alphabétisées et de celles qui ont peu accès aux médias. On en conclut que l'éducation et un revenu personnel représentent des éléments essentiels pour renforcer la position de négociation de la femme en matière de planning familial. Cette étude montre comment l'inégalité entre les genres peut être combattue et ce faisant elle s'inscrit parfaitement dans le thème central du prix :
« Déterminants sociaux de la santé ».
Rapport : Prof. N. Veraverbeke, Centre de Statistique, Université de Hasselt, Belgique